Reese, Mason. Cette relation a comment dire, démarré sur les chapeaux de roues. Aucun des deux n'avait la réelle ambition de se connaître l'un l'autre. Et pourtant, malgré les traits et le caractère aux allures peu féminines d'Emma, cette dernière avait un arrière train relativement abordable. Détail qui n'avait point échappé à Reese. C'est ainsi qu'un jour, il n'hésita pas à y mettre la main.
- Si tu me retouches le cul de cette manière, j'irais le dire à ta maman. Est-ce clair ?
La mâchoire du sujet prise dans un étau, ce dernier réfléchissait à une répartie cinglante à lui cracher au visage.
- Des comme toi, j'en ai matés des bien pires. Et je suis désolé de t'annoncer que dans mon tableau de chasse, tu es bien bas.
Elle le relâcha alors, ne manquant pas de le dévisager d'un œil sans expression. Aucun son ne s'extirpait de la gorge d'Ezri. Cette scène fut alors gravée dans les annales de la salle des professeurs de l'U.C.L.A, une scène mémorable, selon l'équipe pédagogique. Ezri terrassé par une femme, mais pas n'importe laquelle. Comme toutes les femmes Emma Mason était patiente, mais comme toutes les femmes, lorsqu'il s'agissait de franchir les plates bandes de leur territoire, cela se répercutait par de lourdes conséquences. Ezri pensa à la haïr mais il se disait que Mason était plutôt une personne à redouter, qu'à détester ainsi.
- Des muffins et deux cappuccinos du Starbuck Coffee. Ezri tu nous gâtes. Serais tu malade ?
C'était sa façon de s'excuser tout en essayant de l'aborder. Car après maintes et mûres réfléxions, Ezri s'était dit qu'Emma pouvait très bien faire l'affaire en tant qu'amie. C'est ainsi que devant une paire de muffins et deux cafés, ils parlèrent durant des heures et se comprirent enfin, plus ou moins.
- Non, Ezri. On ne dit pas ; regarde comme elle jouit la salope, on dit plutôt ; voici Sainte Thérèse. Située entre la vie et la mort, cette dernière est frappée par l'amour de Dieu, via le dard doré du chérubin. Elle ressent donc une sorte d'extase qui se lit sur son visage grâce à ses yeux mis clos ainsi que sa bouche entrouverte. Je pense que tes élèves préféreront entendre ça, plutôt que ta version.
Elle lui ébouriffa légèrement les cheveux, laissant un sourire s'emparer de ses lèvres.
- Décidément tu ne changeras jamais.
Devenus amis, confidents, Ezri avait donné à Emma une place peu quelconque puisque cette dernière a prit la place d'un frère dans sa vie. Ironie du sort, Ezri, encore aujourd'hui, aime taquiner Emma sur le fait que celle ci soit un vrai garçon manqué. Mais contrairement à tout homme rationnel qui aurait pousser la jeune femme à féminiser son allure, lui ne disait rien. Et c'est ce pourquoi essentiellement Emma l'apprécie.